Ils ne sont ni PDG ni consultants. Et pourtant, ils changent l’entreprise de l’intérieur.
Portés par des salariés engagés, les projets d’intrapreneuriat fleurissent dans l’ombre des organigrammes. Alors qu’ils favorisent l’émergence d’innovations stratégiques et durables dans les entreprises, tout en permettant aux salariés de développer leurs talents et leur leadership, l’intrapreneuriat reste encore sous-exploité.
Pourtant, à la croisée des enjeux RH, business et RSE, il peut transformer en profondeur la culture d’une entreprise.
Voici quarte visages qui incarnent cette dynamique. Quarte parcours de salariés engagés, trois à impact, soutenus par des managers audacieux. Trois preuves vivantes que l’entreprise peut devenir un terrain fertile pour les idées nouvelles.

L’INTRAPRENEURIAT : C’EST QUOI EXACTEMENT ?
C’est le fait d’entreprendre au sein même de son entreprise, avec l’appui (ou l’audace) de son manager, de la direction ou d’un programme interne. Cela implique de créer une culture favorable à l’innovation, au droit à l’expérimentation, au dialogue et à la coopération transversale.
96 % des entreprises reconnaissent déjà l’importance d’impliquer leurs salariés dans leur stratégie d’innovation (baromètre de l’intrapreneuriat de Yumana).
Plus concrètement, cela permet pour l’entreprise de :
- Stimuler l’innovation et l’état d’esprit entrepreneurial dans vos équipes
- Améliorer la compétitivité de l’entreprise en développant de nouveaux produits ou services
- Détecter les talents et potentiels non identifiés par les dispositifs classiques
- Accélérer sa stratégie RSE avec des solutions créés au plus près des enjeux stratégiques de l’entreprise
Pour les collaborateurs, c’est l’occasion de
- Se sentir utiles autrement
- Apprendre en sortant du cadre
- Se révéler et faire bouger les lignes
3 VISAGES DE L’INTRAPRENEURIAT ET L’IMPACT SUR LEUR ENTREPRISE

💬 « On ne transforme pas une entreprise sans embarquer le terrain. »
Quand un incubateur interne voit le jour dans son magasin, Mathieu, saute sur l’occasion. Une idée lui trotte dans la tête depuis longtemps : créer un atelier-boutique pour les urbains sans outils, sans espace et sans compétences.
Nom de code : Make It.
Un lieu hybride, convivial, avec du matériel, des conseils et de l’inspiration pour passer à l’action. L’activité décolle vite. Mathieu passe à 100 % sur le projet, qu’il pilote en lien étroit avec la direction.
Pour lui, c’est une une révélation. Il apprend, s’entoure, expérimente, teste, crée des passerelles entre innovation et équipes opérationnelles, challenge les avancements avec la direction tous les trois mois. Et ça paye. Dès la première année, le projet est rentable.
Résultat : un nouveau relais de croissance pour Leroy Merlin, notamment à travers des offres de team building en entreprise.
Entre-temps, le COVID passe par là et vient stopper l’activité. Mais ce n’est pas la fin de l’intrapreneuriat pour Matthieu. Il a depuis lancé une nouvelle aventure… Toujours au sein de Leroy Merlin.
À retenir : l’innovation de terrain peut devenir un levier stratégique. Encore faut-il lui donner le droit d’exister .👉Découvrir l’interview complète de Mathieu

💬 « Il faut autoriser les collaborateurs à penser hors cadre. »
Pour Fatima, l’intrapreneuriat est arrivé par le biais de sa manager.
Tout commence avec une intuition managériale : celle de repérer chez Fatima une fibre entrepreneuriale. Sa manager l’encourage à s’engager sur un sujet qui la touche : la place des femmes dans l’innovation.Elle lui propose alors d’aller à Vivatech, de sponsoriser le Female Founder Challenge (un concours qui récompense l’entreprise féminine tech la plus prometteuse de l’année), de s’engager pour aider les femmes dans l’entrepreneuriat.
C’est le déclic. Fatima part à la rencontre de toutes les personnes qui peuvent l’aider dans le projet (en interne comme en externe), échange avec des femmes entrepreneures, les interroge pour comprendre leurs besoins.
Résultat ? Elle identifie ce qui lui semble être la meilleure solution : un accélérateur. En effet, à cette époque, seulement 2% des levées de fonds sont réalisées par des équipes exclusivement féminines. C’est peu. Trop peu.
Elle conçoit un projet ambitieux : XFactory, un accélérateur dédié aux femmes entrepreneures.
En un an :
- 10 startups accompagnées
- 2 passages dans l’émission « Qui veut être mon associé ? »
- Un vrai coup de projecteur pour Mazars, à la fois sur son business et sa marque employeur
Fatima a depuis passé le flambeau, mais son projet continue. Et son impact aussi.
À retenir : un manager qui croit en vous peut changer votre trajectoire. Et celle de l’entreprise. 👉 Découvrir l’interview complète de Fatima

💬 « L’intrapreneuriat, c’est faire bouger les lignes de l’intérieur en faveur de la diversité. »
Pour Clémence & Angélique, l’intrapreneuriat est arrivé comme une évidence.
Chez Mercedes-Benz, l’histoire des femmes est ancrée depuis les origines. dès le début, avec Bertha Benz, femme du fondateur et pionnière dans l’automobile. Elle était allée jusqu’à demander une part de son héritage en anticipé pour pouvoir financer un atelier de mécanique (et participer ainsi à la création du moteur à essence). Pour mettre en lumière l’innovation de son mari, elle endosse également le rôle d’aventurière et fait un périple de 106km (en 12h à l’époque) pour montrer le produit. Il y a quelques années, la maison mère décide d’incarner cet héritage et de donner plus de visibilité aux femmes… dans un univers encore largement masculin.
C’est avec cet héritage en tête que Clémence et Angélique se lancent dans l’intrapreneuriat. Leur projet : She’s Mercedes – La ligne droite, en clin d’œil aux parcours souvent sinueux des femmes dans l’entreprise.
Mentorat, témoignages inspirants, temps forts dédiés… Elles créent un programme structurant pour donner plus de visibilité, de réseau et d’opportunités aux femmes du groupe. Au-delà de l’engagement individuel, c’est toute une politique de diversité et d’inclusion qui s’ancre dans l’entreprise.
À retenir : l’intrapreneuriat peut devenir un moteur puissant pour une RSE incarnée. 👉Découvrir l’interview complète de Clémence et Angélique
CE QU’ON APPREND DE CES 3 PARCOURS
L’intrapreneuriat n’est pas réservé à quelques profils.
Ce n’est pas une question de CV, mais de posture. Il faut créer les conditions pour que chacun puisse développer un état d’esprit entrepreneurial, oser exprimer ses idées et les tester.
Le soutien managérial est clé.
Sans un sponsor interne qui ouvre les portes, la graine ne germe pas.
Les impacts sont multiples.
Business, marque employeur, innovation, inclusion, engagement… Ces projets créent des passerelles entre performance et sens.
ET SI C’ÉTAIT LE BON MOMENT POUR PASSER À L’ACTION ?
Favoriser l’intrapreneuriat au sein de son entreprise, c’est ouvrir la voie à de nouvelles opportunités et œuvrer en faveur du changement. Ces projets, portés par les équipes internes, permettent non seulement de conjuguer performance économique avec engagement écologique et social, mais aussi de redonner du sens au travail (une quête de plus en plus importante pour les salariés).
Plutôt que d’aller chercher l’innovation ailleurs, pourquoi ne pas commencer par là où elle vit déjà ? Dans les idées, les élans, les convictions de vos collaborateurs.
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Nos équipes Corporate for change peuvent vous accompagner pour :
– Détecter les intrapreneurs
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