Il y a plus de 10 ans, Ticket for Change a été cofondé par… 3, 4, peut-être 5 personnes (le débat reste ouvert… c’est dire si on aime faire les choses en équipe !).
Depuis, on accompagne des milliers d’entrepreneurs et d’organisations vers un futur du travail plus humain. Et forcément… parfois, on se regarde dans le miroir.
Car cette transformation, on ne peut pas juste l’enseigner. Il faut la vivre. L’expérimenter chaque jour, dans nos façons de travailler ensemble. Dans nos réunions. Nos décisions. Nos relations. La gestion de nos tensions, voire de nos conflits.
Chez Ticket, la culture collaborative est devenue une colonne vertébrale. Elle irrigue notre organisation (plutôt horizontale), nos décisions (souvent participatives), nos projets (toujours en co-construction), nos désaccords (et c’est ok) et nos victoires d’équipe (nombreuses !).
En 2025, nous avons franchi une nouvelle étape : toute l’équipe a été formée à la Radical Collaboration. 4 jours de formation immersive pour renforcer notre capacité à coopérer même – et surtout – quand c’est difficile. Une brique de plus dans la construction d’une organisation vivante, consciente et résiliente.
Et si, finalement, le futur du travail, c’était avant tout une nouvelle manière d’être ensemble ?

La collaboration au cœur de notre ADN et de notre culture
Depuis nos débuts, nous portons une conviction forte : l’intelligence collective est un levier de transformation majeur – pour les individus, les organisations, et plus largement, la société. Ce n’est pas une belle théorie planquée dans un coin de notre site : on la vit au quotidien.
Concrètement, cela se traduit par :
- Des décisions prises de façon partagée (comité ADN, espaces de gouvernance ouverts, co-construction des projets),
- Des rituels de feedback réguliers, formels ou informels,
- Des temps de pause dédiés à la manière dont on travaille ensemble, pas uniquement à ce qu’on produit.
« Chez Ticket, on ne travaille jamais vraiment seul sur un sujet. Le collectif est toujours là, en soutien ou en miroir. » – témoignage d’un·e membre de l’équipe.
Mais cultiver l’intelligence collective, c’est aussi accepter d’expérimenter, de tâtonner, de changer.
En 2020, nous avons expérimenté une gouvernance très horizontale. Chacun·e était entrepreneur de son périmètre, chacun·e pouvait avoir plusieurs rôles, prendre des responsabilités dans l’organisation, s’impliquer dans des chantiers transverses et des décisions clés. Notre comité de décision (équivalent codir) était constitué de 7 représentants d’équipes et renouvelé tous les 2 ans.
C’était vivant, enthousiasmant… et épuisant.
Avec le temps, les limites se sont fait sentir : dispersion, flou sur les rôles, processus de décision parfois inefficaces. En 2023, nous avons collectivement décidé de réintroduire un peu plus de clarté, de structure, de “verticalité choisie”.
Et cette décision a émergé d’un constat partagé par la force du collectif.
« Un défaut, c’est souvent l’excès de nos qualités. J’ai été surpris par l’unanimité de ce choix. S’il n’y a pas d’arbitre, il n’y a pas de fautes. » – Adrien Chignard, psychologue du travail (et champion de la punchline)
Car au fond, c’est cela que nous cherchons à incarner : une organisation vivante, en mouvement, capable de se regarder en face et d’ajuster ses manières de faire. Une organisation où la collaboration n’est pas figée, mais évolutive, contextuelle, consciente.
La coopération, compétence clé du 21e siècle

Crises climatiques, bouleversements technologiques, instabilités politiques, aspirations nouvelles… Une chose est sûre : la transformation ne viendra pas d’un héros solitaire, mais d’un collectif qui tient debout.
Dans ce contexte, la coopération devient une compétence aussi stratégique que la vision ou la capacité d’exécution.
On parle ici d’un vrai changement de paradigme : dans un monde interconnecté, la façon dont on travaille ensemble est au moins aussi importante que ce qu’on produit.
Coopérer, ce n’est pas “être sympa”. C’est savoir :
- Entrer dans des désaccords sans disqualifier l’autre,
- Poser ses limites tout en restant dans la relation,
- Dire non avec clarté, et oui avec engagement,
- Construire ensemble sans s’effacer, ni dominer.
Chez Ticket, la coopération est une valeur fondatrice, incarnée notamment par la bienveillance, l’une des 5 valeurs inscrites dans notre charte. Mais on a aussi appris, parfois à nos dépens, que la bienveillance sans exigence peut vite devenir de la complaisance.
Par peur de blesser, de froisser ou de créer du conflit, on évite les conversations difficiles. Résultat : les tensions s’accumulent, les non-dits plombent les projets et la qualité du lien se détériore.
« Je me suis rendue compte que je croyais collaborer… alors qu’en réalité, j’étais souvent dans le compromis, l’évitement ou la retenue. La vraie coopération, c’est plus exigeant, mais aussi plus joyeux. » – témoignage d’un·e membre de l’équipe.
C’est pour cela qu’on a voulu aller plus loin : passer d’une bienveillance “douce” à une coopération “lucide et courageuse”.
Car on en est convaincus : la coopération, ça s’apprend, ça se muscle, ça se travaille. Comme un sport. Et c’est ce qu’on a choisi de faire collectivement en 2025 avec la formation Radical Collaboration.
Tous formés à la radical collaboration

En 2025, on a franchi un nouveau cap : former toute notre équipe à la méthode Radical Collaboration. Développée par Jim Tamm et Ron Luyet, cette méthode repose sur 5 compétences clés pour créer des relations de travail fondées sur la confiance, la responsabilité et la coopération.
Pourquoi ? Parce qu’on sentait qu’on était à un point charnière.
- D’un côté, une culture collaborative solide, héritée de 10 ans d’expérimentations, de co-construction, de gouvernance partagée.
- De l’autre, des tensions latentes, une fatigue relationnelle, des conflits évités ou mal vécus et une envie de progresser dans la manière de gérer les désaccords.
Nous étions arrivés à une forme de limite : nos bonnes intentions ne suffisaient plus à garantir une coopération saine et efficace. Il nous fallait des outils, un langage commun, une culture partagée du désaccord constructif.
C’est là qu’est intervenue la formation Radical Collaboration, guidée par Lily Gros, formatrice engagée, déjà partenaire de longue date de Ticket, et précieuse éclaireuse sur ce chemin de transformation relationnelle.
Pendant 4 jours, toute l’équipe, en immersion complète, a appris à :
- Reconnaître les signaux de défense relationnelle (fuite, attaque, fermeture…),
- Identifier ses propres comportements en situation de conflit,
- Poser un cadre clair pour des relations de confiance à long terme,
- S’entraîner à des dialogues exigeants, mais féconds,
- Co-construire des solutions, même (et surtout) quand c’est difficile.
Ce n’était pas une formation “feel good”, mais une vraie plongée dans la complexité de nos relations humaines, avec du concret, du vécu, et beaucoup de lucidité.
« Une formation puissante pour notre collectif : elle nous a permis de construire un langage commun, de mieux nous comprendre et de mieux collaborer. Elle nous est déjà précieuse dans nos échanges avec l’écosystème. C’était aussi une belle opportunité d’incarner nos valeurs, de faire vivre la vision du monde que nous défendons : un monde où la collaboration, l’écoute fine des besoins de chacune des parties prenantes, le courage de les exprimer sont des leviers essentiels pour poser des bases plus solides, plus authentiques, et porter des projets plus durables. – témoignage d’un·e membre de l’équipe.
Ce que ça change concrètement
Depuis cette formation, les effets se font déjà sentir dans notre quotidien. Pas une révolution spectaculaire. Plutôt une série de petites bascules dans nos façons de nous parler, de nous écouter, de traverser les tensions.
Quelques exemples concrets :
- On se sent plus outillés pour faire face aux tensions : on met des mots sur ce qui se passe, on ose nommer les désaccords plus rapidement et plus calmement.
“Le moment où chacun a partagé comment son corps réagit en situation de tension, ça m’a permis de voir mes collègues autrement. D’un coup, on accède à une profondeur insoupçonnée.” témoignage d’un·e membre de l’équipe.
- On gagne du temps et de l’énergie : moins de tensions qui traînent, moins de réunions où on évite les sujets difficiles, plus de clarté dans les échanges.
- On adopte un langage commun : “zone rouge”, “zone verte”, “contrat relationnel”, “position défensive”… Autant de mots-clés découverts en formation qui facilitent les discussions en équipe.
“On s’est rendu compte qu’on allait régulièrement dans la rose, celle où on évite le conflit, on dit oui sans le penser, où on sacrifie nos besoins pour préserver la relation ou la paix.” témoignage d’un·e membre de l’équipe.
“Ça paraît tout bête, mais juste se lever, boire un verre d’eau ou respirer, ça change tout. Maintenant, je le fais vraiment en conscience quand je sens que je pars en zone rouge.” témoignage d’un·e membre de l’équipe.
- On muscle notre responsabilité individuelle : chacun·e est plus conscient·e de son impact, de ses zones de confort ou de blocage, et de sa capacité à agir sur la qualité du lien.
“J’ai pris conscience que chacun à des besoins d’inclusion, d’ouverture et de contrôle différents. Par exemple, je croyais que tout le monde voulait toujours être inclus dans un groupe. En fait, non. Ça m’a appris à ne plus projeter mes besoins sur les autres… mais à poser des questions.” témoignage d’un·e membre de l’équipe.
- On ose plus facilement se dire les choses : pas pour “vider notre sac”, mais pour clarifier ce qui est important et préserver la relation dans la durée.
“Grâce à différents jeux de rôle et mises en situation on s’est rendu compte que derrière certains comportements agaçants se cachaient parfois des intentions louables. Ca m’a appris à ne pas juger les comportements sans creuser les intentions ” témoignage d’un·e membre de l’équipe.
- On s’autorise à être plus vrais : moins de masque, plus d’authenticité, dans un cadre clair et sécurisant.
“Les 3 ou 4 questions vues à la fin de la formation… je les ai utilisées pour désamorcer une tension avec une collègue. Franchement, ça a tout changé dans notre discussion.” témoignage d’un·e membre de l’équipe.
- On remet la coopération au centre de notre manière d’être, de faire, et de décider ensemble. C’est une source de joie, d’impact, et de transformation collective.
“Avant, j’avais une image négative de la négociation. Il y avait forcément quelque chose à “perdre” ou à « gagner”. Maintenant, la méthode de la négociation basée sur les intérêts, je l’utilise tout le temps, même dans la vie perso. Elle m’aide à poser les vrais enjeux, les miens comme ceux des autres.” témoignage d’un·e membre de l’équipe.
En bref, on ne collabore pas forcément “mieux”.
Mais on collabore plus consciemment, avec plus de nuances, plus de respect, plus de conscience de ce qui se joue – en nous, entre nous, et autour de nous. Et ça change déjà la donne.

ET APRÈS ?
La formation est finie, mais le chemin continue. On expérimente, on ajuste, on s’entraîne, encore et encore.
Prochaine étape ? Ancrer ces pratiques dans la durée, les partager avec notre écosystème, et continuer à faire de la coopération une boussole, pas juste une intention.
Pour en savoir plus sur cette formation
- Le podcast témoignage de Lily Gros
- La page de présentation