Pas facile d'imaginer qu'en changeant de job, on va peut-être rencontrer une baisse de salaire ? Ça peut pourtant arriver lorsqu'on se reconvertie dans une carrière à impact, où les salaires peuvent être plus faibles que dans le secteur classique.
Aude, a créé une entreprise nommée Le Mode Avion, et est formatrice Ticket for Change. Elle lance également le podcast Les Pépettes, pour réconcilier le sens et l'argent ! Elle a donc dans sa besace quelques bons conseils pour ne plus appréhender cette possible baisse de salaire.
Pendant longtemps, j’ai fait passer le sens avant tout le reste et je me suis rendue compte que pour perdurer, il ne fallait pas négliger deux ingrédients essentiels : le plaisir et l’argent. C’est important de commencer par réfléchir à ce que j’ai envie d’apporter au monde, ce à quoi j’ai envie de contribuer avant même de se demander comment je peux être rémunéré pour ça. J'en suis convaincue !
Néanmoins, l’argent reste le nerf de la guerre. C'est pour moi un outil qu’il est nécessaire de maîtriser pour pérenniser son activité professionnelle et pour démultiplier l’impact positif que l’on a à travers son activité. Or quand on se lance dans une carrière à impact, on a parfois tendance à aller vers un autre extrême, et mettre de côté l’aspect financier puisqu’on privilégie avant tout le sens et l’impact qu’on a sur la société.
Beaucoup veulent se lancer dans une carrière à impact mais n’osent pas sauter le pas à cause de l’aspect financier, de peur de ne pas gagner suffisamment d’argent pour subvenir à leurs besoins et maintenir leur niveau de vie. C'est pour ça que j'ai souhaité lancer un podcast qui aborde la thématique du sens et de l’argent : pour challenger nos croyances à propos de l’argent et pour nous apprendre à maîtriser cet outil, afin de le mettre au service de nos objectifs de vie et de l’impact positif que l’on veut avoir sur la société.
Sans aucune hésitation, je continuerai à faire ce que je fais aujourd’hui.
Je continuerai à organiser des week-ends d’Exploration pour Ticket for Change ; je continuerai à accompagner des personnes dans la construction d’une carrière à impact ; je continuerai à transmettre mes connaissances, que ce soit à travers le podcast, des conférences ou des formations ; je continuerai à faire des rencontres et à m’entourer de personnes qui m’inspirent.
J’en suis convaincue, car les événements douloureux que j’ai rencontrés dans ma vie, en l'occurrence le décès de ma maman, et les rencontres que j’ai faites, notamment ma rencontre avec Ticket for Change, m’ont appris à réfléchir dans le bon sens. Je me demande d'abord ce qui m’anime profondément, puis je trouve comment je peux en vivre.
On a tendance à penser que si on devenait millionnaire, on arrêterait de travailler, on partirait se dorer la pilule à Bora Bora et on passerait le restant de ces jours à boire des mojitos, mais en réalité, il est beaucoup plus probable qu’on continue de travailler et de faire ce qui nous fait vibrer, ce qui donne un sens à notre vie. C’est d’ailleurs un sujet qu’on traite, dans l’épisode #1 des Pépettes, avec Nicolas Decaudain, le fondateur du site Avenue des Investisseurs, qui est convaincue qu’il continuera à faire ce qui le passionne même lorsqu’il aura atteint l’indépendance financière !
J'ai 5 conseils pour celles et ceux pour qui baisser son niveau de vie est un frein pour leur reconversion dans une carrière à impact !
Quand on change de voie professionnelle, c’est naturel d’avoir peur et d’appréhender ce changement. La peur, c’est un réflexe naturel, une alerte qui nous prévient d’un danger. Mais la question à se poser, c’est est-ce que je suis réellement en danger lorsque je quitte mon job pour prendre un job moins bien payé ou pour créer ma boite ?
On a tendance à faire le raccourci rapide entre "quitter son job" et "ne plus avoir un euro pour subvenir à ses besoins". Mais entre réduire son train de vie et finir à la rue, il y a quand même plein d'étapes intermédiaires !
Un bon exercice à faire pour prendre du recul par rapport à ceci, c’est d’étudier les différents scénarios possibles et de se demander qu’est-ce qu’on pourrait faire dans telle ou telle situation. Par exemple, si je quitte mon job pour créer mon entreprise sociale et je ne parviens pas à générer suffisamment de revenus pour subvenir à mes besoins au bout d’1 an, qu’est-ce que je pourrais faire ? Dans ce cas-là, je peux peut-être prendre un job à mi-temps ou alors proposer mes services en freelance, ou alors trouver un accord avec mes grands-parents pour mettre en location Airbnb leur résidence secondaire qui est inoccupée la majeure partie de l’année. En faisant cet exercice, on réalise que même dans les pires scénarios, on pourra toujours s’en sortir, on aura toujours nos proches qui seront là pour nous soutenir et donc, ça peut nous aider à désamorcer certaines craintes que l’on a à ce sujet. Ça nous pousse aussi à faire preuve de créativité et à imaginer toutes les possibilités qui s’offrent à nous pour démultiplier les sources de revenus.
Une autre bonne façon de rationaliser les choses, c’est de chiffrer ses besoins mensuels, c’est-à-dire ce dont vous avez besoin pour vivre par mois, en supprimant éventuellement les dépenses superflues. Ensuite, si vous avez des économies de côté, calculez combien de temps vous pouvez tenir sans aucune rentrée d’argent. En faisant cet exercice, vous verrez qu’on a tendance à surestimer ce dont on a besoin pour vivre.
Réfléchissez à votre propre définition de la réussite, pas celle que vous ont inculqué vos parents, votre famille ou la société. Qu’est-ce que la réussite pour vous ?
Est-ce que c’est gagner beaucoup d’argent, gravir les échelons, avoir un statut et être reconnu par vos pairs, avoir du temps pour prendre soin de vos proches, se faire plaisir et profiter de la vie, être libre de faire ce que vous voulez quand vous voulez, être utile aux autres…?
On a souvent tendance à restreindre la réussite à la réussite financière, comme si l’argent était le seul indicateur de réussite. En définissant ce qu’est la réussite pour vous, et non pas pour votre entourage ou pour la société, ça vous aidera à changer de référentiel, et à ne pas prendre l’argent comme seul indicateur.
Pour moi, la réussite, c’est de pouvoir courir tous les jours autour du lac d’Hossegor, c’est de pouvoir aller me ressourcer au bord de l’océan dès que j’en ressens le besoin, c’est de pouvoir être libre d’organiser mes journées comme je le souhaite, c’est de pouvoir prendre soin de mes proches et passer du temps avec eux, c’est de pouvoir soutenir les causes qui me tiennent à coeur, c’est de pouvoir avoir un impact positif sur les personnes que j’accompagne !
Et pour cela, un exercice puissant, c’est de s’imaginer sur son lit de mort. Demandez-vous : qu’est-ce que vous vous diriez à ce moment-là ? Qu’est-ce qu’on retiendrait de vous ? Qu’est-ce que vous seriez heureux ou fière d’avoir accompli ?
Ça permet de changer de perspective et de mettre le doigt sur ce qui compte vraiment pour nous.
Beaucoup de personnes changent radicalement leur façon de vivre après avoir vécu une expérience de mort imminente parce que c’est à ce moment-là qu’elles se rendent compte de ce qui compte vraiment pour elles, de ce qu’elles ont envie d’apporter à la société, de ce qui fait sens pour elles et pour les autres. D’autres vont être amenés à modifier leur façon de voir les choses après un choc, positif ou négatif, comme une rencontre avec Dieu, un burn-out ou en l'occurrence dans ma situation, le décès de ma maman.
Faire cet exercice peut vous amener à changer de perspective et à identifier ce que vous avez envie de laisser comme trace de votre passage sur terre, ce à quoi vous avez envie de contribuer.
Ce n’est pas parce qu’on gagne moins qu’on perd en qualité de vie, bien au contraire !
Depuis que j’ai quitté Paris pour m’installer dans les Landes, j’ai divisé par deux mes dépenses parce que j’ai changé mon mode de vie et que je consomme différemment. J’ai remplacé les sorties aux restaurants, les soirées cinéma et les sessions shopping par du sport, par des balades en pleine nature, par des petits plats maison, par des soirées autour d’un feu, par des apéros sur la plage face au coucher du soleil...
On sous-estime l’impact de son environnement sur son niveau de dépenses mais aussi sur sa santé et son niveau de bien-être. Et tout cela, sa santé, son bien-être, l’émerveillement qu’on ressent face à un coucher de soleil…ça n'a pas de prix !
On a tous une relation particulière à l’argent. C’est pourquoi, je vous invite à suivre le podcast Les Pépettes pour apprendre à maîtriser ce levier afin de l’utiliser à bon escient et le mettre au service de votre vision !