Toutes les personnes qui connaissent Stéphanie vous le diront, elle est inclassable, insaisissable, elle est partout à la fois, sur tous les coups. C’est un vrai caméléon !
Mais il y a une chose qui revient toujours, le fil rouge de toutes ses actions : la mise en lumière des autres, la valorisation des talents et des initiatives qui l’entourent.
Alors après 20 ans à ne pas rentrer dans des cases, à ne pas trouver le métier qui pourrait définir ce qui la passionne au quotidien, qu’à cela ne tienne, elle a fini par l’inventer !
Aujourd'hui, je vous présente Stéphanie, moonlighteuse professionnelle, et prenez garde, il se pourrait bien que vous le soyez aussi ...
Je suis freelance indépendante depuis plus de 20 ans : je fais de la conception-rédaction, je crée des partenariats pour des projets en lancement, je conçois des programmes dans des grandes conférences.
Aujourd’hui, j’ai la chance de travailler sur le beau projet qu’est SoGood, un média pour faire connaître au plus grand nombre des solutions pour un monde meilleur. Cette aventure est unique. On va chercher des talents différents et des contenus éditoriaux challengés par le groupe de presse indépendant So Press et la plateforme participative Ulule.
C’est ce que j’ai fait un peu toute ma vie : mélanger des talents, me connecter à eux et les connecter entre eux. En bref, je suis une moonlighter….
J’ai toujours eu beaucoup de mal à expliquer ce que je faisais, à me présenter à cause de la diversité des métiers que j’exerce en freelance.
Être moonlighter pour moi, c’est mettre en lumière des porteurs de projets, des initiatives positives par la communication, les partenariats, les rencontres.
Personnellement, mettre en lumière me donne de l’énergie. Il y a une forme de circularité, que je trouve formidable.
Je me rends compte que beaucoup de gens autour de moi restent dans l’ombre, alors qu’ils sont eux aussi des moonlighters. Ces personnes ont une capacité folle à être généreuses, à etre dans un solidarité accrue ... mais il est important de ne pas s’oublier et d’avoir sa part d’égo. Il faut trouver l’équilibre entre ce qu’on fait pour soi et pour les autres.
La première est d’avoir su jeter un œil de temps en temps dans le rétroviseur pour regarder comment les expériences que j’ai vécues m’ont enrichies.
La deuxième est de ne pas avoir eu peur d’avancer sur plusieurs fronts quand mon cerveau, mon cœur et mon corps me l’ont demandé. Je crois beaucoup à cet alignement.
Être moonlighter, c’est aussi être attentif à ses talents naturels, ses zones d’énergie. Par exemple, moi je ne parle pas espagnol et pendant des années je me suis acharnée à apprendre cette langue car j’ai des origines espagnoles, alors que je n’aime pas l’apprentissage de cette langue. En revanche, j’étais plutôt bonne en anglais. A un moment donné j’ai changé d’état d’esprit. J’ai approfondi mon apprentissage de l’anglais et j’ai vu que c’était ça qui me portait. C’est important de s’écouter sincèrement quand on entreprend une transition professionnelle.
J’ai justement une vraie capacité à identifier les talents des autres, ce qui me permet de connecter les personnes entre elles. J’aime les gens, j’aime les mettre en lien. C’est grâce à cette capacité que j’ai développé un réseau de cœur important.
J’ai aussi ce talent d’allumer la flamme de l’engagement, quel qu'il soit. Je suis une sorte d’activiste de l’engagement.
Je viens de lancer le projet d’un éco-lieu dans un village : L'Inattendue. Nous allons créer un collectif de moonlighters, c’est un rêve que nous partageons depuis longtemps avec mon compagnon. Pour une fois, c’est moi qui lance un projet, comme quoi tout arrive ! (rires)
Pour finir, je dirais que je sais faire les choses avec humour, j’ai toujours été dans la notion de plaisir. On peut faire des choses sérieuses en s’amusant, merde, c’est vrai, il faut le dire (rires) !
« Soyez vous mêmes, les autres sont déjà pris ». Cette phrase me suit depuis très longtemps. Dans le monde du travail, nous sommes beaucoup à chercher à rentrer dans un moule, une fiche de poste, à suivre la tendance des métiers. Il y a une sorte d’injonction.
J’ai un rapport au travail aujourd’hui qui a vraiment changé. J’écoute mes intuitions, ma tête, mon cœur et mon corps et j’ose me laisser porter par ce qui me fait vibrer sur le moment.
Aussi, je ne crois plus au travail solitaire du consultant ou de l’artiste. Il n’y a jamais eu autant de collaborations, de coalitions. Des moonlighters ont vu le jour un peu partout !
Ce sont mes rencontres avec d’autres moonlighters enthousiastes qui montent des projets, qui cherchent des solutions. Oui nous sommes plein aujourd'hui en France, et certainement beaucoup d’entre eux s'ignorent encore. J’ai fait des choix dans ma vie pour être entourée de positif, c’est ça qui me donne la patate !
C’est aussi le regard de la jeune génération sur notre monde, je me dois de continuer à les inspirer et de leur donner envie de se bouger.
Parce qu’on a besoin de personnes qui brillent et qui l’assument, pour qu’elles puissent à leur tour mettre en lumière d’autres personnes ! Surtout que ces personnes existent, il faut juste qu’elles prennent conscience de leurs capacités.
On peut être moonlighter à tous les niveaux. Je peux être banquière, caissière, ou danseuse professionnelle, c’est dans ma manière d’être, ma posture, un sourire que je vais être moonlighter.
Par exemple, dans le village où je crée le projet d’éco-lieu, il y a beaucoup de personnes qui viennent des villes et s’installent en ruralité. Parmi elles, certaines viennent car elles sentent qu’il y a une nécessité d’avoir un impact en aidant les agriculteurs, c’est donc le sujet des autres qui les amènent ; d’autres viennent pour prendre soin d’elles, se ressourcer et elles vont créer leur propre job. Quel que soit ce qui les a amenées ici, elles sont devenues des moonlighters en prenant soin d'elles et par conséquent, en prenant soin des communautés locales.
Cette aventure s’est présentée de manière tellement naturelle. Je me demandais ce qu’on pouvait faire de plus demain pour toucher le grand public sur ces sujets. Ce magazine est une réponse. Il devait exister. C’est le projet fou, collectif, participatif qui m'a séduite.
So Good, c’est un média au sens large, c’est aussi grâce à eux que cette idée de mise en lumière m'est apparue encore plus essentielle. On met en lumière des acteurs du changement pour que le grand public se sente vraiment concerné par l’innovation sociale. En mettant la lumière sur des personnes qui font et sont des solutions, on donne le pouvoir à ceux qui les découvrent d’agir à leur tour. J’ai fait lire So Good à ma mère, à des copines qui ne s’intéressent pas vraiment à ces sujets et elles ont été vraiment embarquées suite à leur lecture.
Dans le dernier SoGood, un jeune journaliste a créé une association pour éviter que d’autres journalistes se fassent tuer. L’association permet d’avoir la mémoire de ces journalistes et de partager les sources à des pairs si un accident arrive. C’est tellement malin et important. Aujourd’hui, l'information et la liberté d’expression sont en danger. Il y a quand même des gens qui meurent tous les jours parce qu’ils viennent raconter la vérité ! Ce projet m’a vraiment touché.
Il ne suffit pas de regarder des vidéos ou des articles d’acteurs de changement.
Il faut aller les rencontrer, se mettre dans une posture de reporter pour comprendre les enjeux et identifier ceux qui nous portent, découvrir de quelle manière il est possible de s’engager et celui qui nous correspondra le mieux.
Être moonlighter, c’est aussi se dire qu’on a ce choix, cette liberté de faire ce qu’on veut vraiment.